Il y a dans les Saintes Ecritures des récits étonnants qui nous parlent de confinement. Ce sont des étapes éprouvantes pour ceux qui les traversent, mais ce qui est clair, c’est que les protagonistes de ces récits n’en ressortent pas identiques à ce qu’ils étaient auparavant.
Dans le Livre de la Genèse, nous voyons Noé qui va se confiner avec sa famille et des représentants des animaux pour échapper à la submersion universelle du déluge. Dieu est là avec lui pour sauver la création et lui permettre de repartir sur de nouvelles bases. L’eau a purifié tout ce qui mettait en danger la vie sur terre. Si le mal est communicatif, le bien l’est encore davantage.
Le Livre de Jonas nous présente l’histoire d’un homme envoyé par le Dieu d’Israël annoncer quelques vérités vitales à une métropole païenne afin d’éviter à ses habitants de se condamner eux-mêmes au déclin total. Le message est que Dieu s’intéresse au sort de tous les êtres humains. Mais durant la traversée vers Ninive, Jonas est avalé par un monstre marin qui le retiendra confiné durant trois jours. Image saisissante d’une situation mortifère qui peut vous engloutir. Celle-ci est comme il en existe tant, mais pas désespérée, car Jonas est libéré et peut finalement accomplir sa mission libératrice en terre inconnue.
Le prophète Elie, selon le Livre des Rois, a pris part à l’élimination musclée d’un groupe de sacrificateurs païens affiliés à Baal. Menacé, le prophète de Dieu s’enfuit et se réfugie dans une grotte du Mont Horeb où il reste confiné 40 jours pour échapper à ses persécuteurs et méditer sur son sort. C’est là qu’il reçoit la révélation décisive d’un Dieu qui n’est pas un potentat céleste violent, qui ne se manifeste pas de façon spectaculaire dans le vacarme et la tempête, mais au contraire dans l’effleurement léger de son souffle de vie sur le visage d’un homme en quête de sa présence.
Lorsque Jésus annonce la vie selon le Royaume des cieux, il est prévenu sur son chemin de Béthanie qu’un de ses amis nommé Eléazar vient d’être emmuré dans une tombe. Le jeune homme y sera confiné plusieurs jours, et c’est l’arrivée de Jésus venu réconforter ses sœurs qui va inverser la situation et lui rendre un avenir. A son appel, le prisonnier du règne des morts sort de l’ombre, on le délie de ses liens mortels et il reprend vie grâce à la Parole de Jésus.
Après la condamnation à mort de Jésus par ceux qu’il dérangeait, au bout de trois jours l’atroce chemin de croix se transforme en lumineux chemin de résurrection. Mais ses amis encore pétrifiés par la peur et le désarroi sont enfermés, confinés dans la salle du Cénacle, toutes portes verrouillées afin d’éviter le danger. Malgré les premiers doutes de Thomas, Jésus vivant se tient présent à ses amis auxquels il communique la paix et la force d’être témoins du monde à venir.
Abbé Alain René Arbez, avril 2020
Image:Chapelle Redemptoris Mater Palais apostolique au Vatican. Réalisation Centre Aletti