Le mot Noël vient du latin « natalis », c’est-à-dire ce qui est relatif à la naissance. Le mot va se transformer pour devenir natale désignant la nativité du Christ, puis nael. Le mot Noël apparaît au XIIe siècle. Par extension, «Noël!» deviendra par la suite, le mot d’acclamation de la foule lors d’un évènement heureux, comme la naissance d’un prince, le mariage ou l’accession au trône d’un souverain, note le dictionnaire de l’Académie française.
A Genève et dans sa région, c’est le Père Chalande ou Chalende qui distribue les «anailles», des noisettes le soir de Noël. Une comptine le rappelle: «Chalande est venu. Son bonnet pointu. Sa barbe de paille. Cassons les anailles. Mangeons le pain blanc. Jusqu’au Nouvel-An, etc.» Ce personnage protecteur et bienfaiteur des enfants visitait les maisons savoyardes, dauphinoises et genevoises. En arpitan, la langue régionale, chalande de l’ancien français chalandas signifie tout simplement Noël. Dans le dictionnaire savoyard de Constantin et Desormaux de 1902, le chalande est une «personne travestie en vieillard qui adresse une allocution aux enfants réunis autour de l’arbre de Noël ».
Qu’on l’appelle Chauchevieille, Chauchepaille ou Cauchemarde, cette vieille bonne femme venait dans la nuit du 24 au 25 décembre dans le Pays de Vaud étouffer ceux qui avaient commis le péché de rester chez eux au lieu de se rendre à la messe de Noël. Dans les défilés de Noël à Genève, on retrouve parfois la Chauchevieille aux côtés du Père Fouettard. Cette «sorcière» croisant le soir du réveillon le Bon-Enfant (qui passait à l’origine au Nouvel-An), un vieil homme qui, lui, distribuait les bonbons, chocolats et oranges aux enfants, va s’inviter dans les foyers pour punir à coups de verge ou récompenser les enfants. Elle leur distribuait des fruits secs, symboles d’éternité. Tandis que Bon-Enfant descendait par la cheminée pour déposer des cadeaux.
En Savoie, le soir de Noël, les familles préparaient la tronche (une bûche en patois savoyard) de Noël, une grosse bûche creuse qu’on garnissait de fruits secs, de gâteaux, de sucres d’orge, que l’on cachait sous une couverture. Le soir du 24 décembre, les enfants frappaient à coups de bâton le tronc pour qu’il livre ses friandises. Il pouvait être vide si les enfants avaient fait des bêtises. Ils partaient alors dans leur chambre pour se repentir et quand ils revenaient elle était, cette fois, pleine.
En l’An 516, Sigismond est couronné roi des Burgondes au centre du «Ouadruvium» qui signifie carrefour et est peut-être à l’origine du nom de Carouge.
Le Traité de Turin du 15 juin 1754 trace une nouvelle frontière entre la République de Genève et le Royaume de Sardaigne de Charles-Emmanuel III (1730-1773) qui remplace l’enchevêtrement des parcelles féodales. Genève acquiert une série de paroisses et renonce, entre autres, à Carouge.
En 1790, Carouge comptait plus de 450 artisans spécialisés dans une trentaine de métiers: forgerons taillandiers, tireurs de sable, sculpteurs sur bois, tonneliers, lingères, blanchisseuses… De nos jours, si les lingères et les blanchisseuses ont rangé leurs fers, d’autres artisans font vivre la cité: souffleurs de verre, relieurs, restaurateurs, tisserands où encore horlogers. Berceau de nombreux artistes, Carouge, grâce à son architecture harmonieuse, son environnement chargé d’histoire, son ambiance conviviale et le contact chaleureux de ses habitants, a été un terreau idéal pour le développement d’un savoir-faire artisanal unique.
Victor-Amédée III (1773-1796) souhaite développer Carouge pour concurrencer Genève. Le village savoyard se transforme peu à peu en ville «sarde», le hameau est érigé en ville par des architectes piémontais qui lui confèrent son cachet « méditerranéen » avec un quadrillage régulier d’îlots.
Au sujet de la Sardaigne, l’histoire montre que dans le camp des vainqueurs, le duc de Savoie Victor-Amédée Il avait reçu, au Traité d’Utrecht en 1713, la couronne de Sicile qu’il échangea contre celle de Sardaigne. Dès lors, et jusqu’à la proclamation du Royaume d’Italie en 1861, les territoires de la Maison de Savoie se nomment Royaume de Sardaigne, ou de Piémont-Sardaigne, ou encore États sardes, avec Turin pour capitale. En 1786, le roi accorde à Carouge titre de Ville royale.
L’église catholique Sainte-Croix de la ville de Carouge est mise en chantier en 1777, suite au détachement de Carouge de la paroisse de Lancy, elle fut inaugurée en 1780. Son architecte fut le piémontais Giuseppe Battista Piazenza. Elle fut remaniée au début du XIXè siècle. Une nouvelle restauration fut entreprise entre 1924 et 1926, restauration conduite par l’architecte Adolphe Guyonnet (1877-1955). Interdite de culte et confisquée durant le Kulturkampf, elle sera rendue aux Catholiques romains en 1921.
En 1790, Carouge comptait plus de 450 artisans spécialisés dans une trentaine de métiers: forgerons taillandiers, tireurs de sable, sculpteurs sur bois, tonneliers, lingères, blanchisseuses… De nos jours, si les lingères et les blanchisseuses ont rangé leurs fers, d’autres artisan-e-s font vivre la cité: souffleurs de verre, relieurs, restaurateurs, tisserands où encore horlogers. Berceau de nombreux artistes, Carouge, grâce à son architecture harmonieuse, son environnement chargé d’histoire, son ambiance conviviale et le contact chaleureux de ses habitants a été un terreau idéal pour le développement d’un savoir-faire artisanal unique.
La commune de Carouge est réunie à Genève depuis le Traité de Turin de 1816. Le 24 décembre 1873, veille de Noël, ordre est donné au maire de Carouge de prendre possession de l’église et de sa cure. Malgré les vives protestations du curé et des paroissiens, l’église paroissiale est enlevée par la force aux catholiques romains, le 30 décembre 1873. Celle-ci est attribuée à l’« église catholique nationale », encore appelée « église catholique libérale » ou « chrétienne » (Babina-Chaillot, p. 39).
De nos jours, la cité sarde propose diverses animations sous l’intitulé « Carouge magique » qui enchantera petits et grands à parti de fin novembre. Vous pouvez retrouver le programme détaillé sur le site internet.
Nous vous souhaitons une Bouna Chalande ! Joyeux Noël !