Association au service des familles et amis de personnes atteintes de troubles ou de maladie psychiques, Relais Lumière Espérance (RLE) offre un soutien spirituel à ceux et celles qui sont éprouvés par la relation avec une personne malade psychique. Elle est ouverte aux chrétiens d’autres confessions et à toute personne intéressée par la démarche spirituelle du mouvement. Depuis plusieurs années, un groupe RLE existe à Genève.
Les mots douleur, souffrance, fatigue, impuissance résonnent à plusieurs reprises au cours de la rencontre. Le ton de la discussion est néanmoins convivial, des éclats de rire émaillent les échanges et l’espérance se faufile un chemin entre les témoignages des participants. Se retrouver est visiblement un soulagement pour ces parents. Ils se rencontrent régulièrement sous l’égide de l’Association Relais Lumière Espérance (RLE), un mouvement chrétien au service des familles et amis de personnes atteintes de troubles ou de maladies psychiques. À Genève, les rencontres du RLE sont animées par Sr Anne-Catherine Egger, conseillère spirituelle du groupe.
« Nous nous retrouvons une fois par mois, parfois à la paroisse de Saint-Martin (Onex), parfois chez moi, au Foyer cistercien (rue de la Roseraie) », explique sœur Anne-Catherine. À la Roseraie la rencontre se termine par une célébration, avec l’abbé Giovanni, et un repas en commun. Tisser des liens d’amitié et de confiance, offrir un espace de parole sont en effet au cœur de la démarche du mouvement RLE.
Chaque rencontre du groupe – entre cinq et huit personnes – démarre avec un témoignage des participants qui confient leur état, les espoirs et les déceptions qu’ils traversent, en toute sincérité, protégés par l’esprit de confidentialité et de non-jugement qui régit chaque rendez-vous.
« Ces rencontres m’aident à supporter l’insupportable », lâche Jeanne*, mère d’une fille désormais adulte, avec des troubles psychiques et en grande souffrance. « Face à l’angoisse de notre fille, nous sommes impuissants et c’est difficile. Ce que l’on retrouve dans ce groupe, par rapport à d’autres espaces de soutien, est la dimension spirituelle. Elle apporte une lumière nouvelle sur ce que nous vivons », souligne Jeanne.
Marie prend la parole et partage un témoignage d’espérance : son fils est déterminé à obtenir un CFC en peinture. « Il m’a demandé de prier pour lui pour qu’il réussisse », se réjouit-elle.
« Ici je me sens compris par des personnes qui vivent la même chose », affirme Charles* père de deux enfants majeurs avec des troubles psychiques. « Il y a des jours où ça va, d’autres où l’on doit tout recommencer et l’on a du mal à se sentir compris par les institutions ». À son tour, il relève l’apport important de la dimension spirituelle des rencontres du groupe : « Cela m’a permis de comprendre que l’état de mes enfants n’est pas une punition divine. Car oui, face aux souffrances de nos enfants on se demande ce qu’on a fait au bon Dieu, entre colère, tristesse et inquiétude. Avec Jésus on avance. On se rend compte que nous ne sommes pas des damnés et que nos enfants peuvent être aussi un chemin pour nous. Ils m’aident à grandir ». Toutefois, la remise en cause est permanente, réagit Jeanne.
Marc, époux de Jeanne, souligne le caractère dynamique du nom du groupe « Relais Lumière Espérance » : « pour moi c’est un lieu d’accueil, d’écoute, de partage et de liens qui apportent de la lumière, qui selon notre foi, est la source qui mène à l’espérance, dont nous avons tant besoin. Je l’ai senti très fort récemment. Ici l’écoute est bienveillante, car la souffrance de l’autre me renvoie à la mienne. Nous évoquons les comportements que nos enfants peuvent avoir, les questions et les sentiments qu’ils déclenchent. Nous remettons notre impuissance au Seigneur ».
« Ce groupe est vraiment un lieu d’accueil qui tente d’apporter la lumière de notre foi », explique Sœur Anne-Catherine. « Il m’a permis de saisir la profondeur de la douleur qui peut habiter les cœurs des parents. Se sentir écouté par les uns et les autres, même si chacun doit faire face aux épreuves quotidiennes, est un chemin. Être écouté peut alléger ce fardeau ».
Dans une société où la maladie mentale ou la détresse psychologique peuvent être encore un tabou, les parents et les proches se sentent trop souvent démunis et seuls.
Groupe de parole et de rencontre, Relais Lumière Espérance est ouvert aux proches de personnes souffrant de troubles psychiques afin de briser la solitude, se sentir accueillis, compris et soutenus. Les rencontres offrent un espace de partage et de ressourcement dans la prière afin de reconnaître peu à peu la présence de Jésus-Christ au cœur de la détresse. RLE propose aussi des temps de convivialité avec des sorties, source, avec les rencontres mensuelles, d’une vraie amitié.
RLE est composé d’un réseau de groupes qui se réunissent une fois par année pour réfléchir avec un invité, grand témoin de la maladie psychique. Tous les quatre ans est organisé un pèlerinage à Lourdes. Le groupe genevois, probablement le seul en Suisse, est rattaché au mouvement en France et participe aux rencontres régionales entre groupes. ■
Article paru dans le Courrier pastoral (septembre 2023)
Relais Lumière Espérance (RLE): Association au service des familles et amis de personnes atteintes de troubles ou de maladie psychique.
But : soutien spirituel de ceux et celles qui sont éprouvés par la relation avec une personne malade psychique pour les aider à découvrir les signes d’espérance dans leur vie.
Contact à Genève : Sr Anne-Catherine EGGER 52, avenue de la Roseraie 1205 GENÈVE
022 346 32 42 et 079 682 12 99
Plus d’informations : https://www.relaislumiereesperance.fr/